Le lait et le Miel

Avant le voyage

À l’hiver 2019, nous commencions a vivre ensemble avec Reiko dans mon petit appartement rue de Jarente. Mon ami Jun Amanto d’Ōsaka me contacta pour me mettre en contact avec Yuko Imazaike, une compatriote à lui, vivant à Jérusalem et qui devait venir à Paris à l’occasion d’un festival de court métrage.

La thématique du festival « Now You See Me ! » était les installations d’art-monument urbain. La vidéo qui était primée avait été filmé près de Beer Sheva en Israël, dans un monument appelé Andarta, monument à la brigade du Néguev.

Le film était la captation d’une performance dansée par Yuko mélangé avec des images d’Andarta filmées par un drone. Une partie de l’équipe du film venait à Paris, le réalisateur Shimon Bokshtein, le musicien David Peretz, et bien sûr Yuko accompagné de Sandra Kaufman une amie.

On organisait une petite performance pour Yuko « chez Adel », on réservait l’après-midi du samedi se rendant directement dans le petit café de la rue de la grange aux belles et remplissant le petit carnet d’Adel.

Puis le jour de la remise des prix on se rendait au Louvre pour la cérémonie à laquelle nous allions assister. C’est là que l’on fit connaissance avec toute la petite équipe et aussi Jérémie Dhjan, un ami parisien de Sandra très sympa, affable et qui me faisait penser à Ramirez dans Highlander.

On allait tous ce premier soir après la cérémonie manger un bò bún passable dans un restaurant dont il n’est nul besoin de se rappeler le nom.

Deux jours plus tard on se rendait à pied chez Adel. Je déambulais en costume queue-de-pie et haut de forme pour notre performance. On rencontrait en chemin, au niveau du marché des enfants rouges, Shimon Sandra et Yuko.

Adel était bien sûr fermé, on mangeât chichement, et on but un café dans un brunch, cher pour ce que c’était. Finalement Adel ouvrit et nous fîmes une performance en deux parties très mémorable, dont Shimon immortalisa l’essence avec de très belles photos.

Après la performance nous allâmes tous manger tout près, au restaurant le Cambodge. En terrasse nous avions bien froid, mais buvant des bières et mangeant chaud, la soirée était gaie. C’est ce soir-là que Shimon nous parla de Mitzpe Ramon pour la première fois. Il nous parla d’un festival auquel nous pourrions participer là-bas. Rien n’était très clair, mais cela suffit à nourrir notre curiosité. On commença a projeter de partir en Israël à l’été prochain.
Le lendemain on revoyait Yuko et Sandra. Elle voulait voir l’appartement où Jun et Kuri avaient logés lors de la tournée parisienne de décembre 2015 lorsqu’ils étaient venus avec Susumu et Yuka d’Ōsaka.

Je pensais Gaël absent (en fait il était bien chez lui ce jour là) alors je ne leur montrais que la rue, mais Yuko fut très heureuse de la voir.

Nous prîmes ensuite un bus jusqu’à Châtelet où nous allâmes déjeuner dans un restaurant français, camembert au miel, escargot et soupe à l’oignon.

C’était au « Père Tranquille », où nous avions été cette fameuse année avec Jun, Miho, Katsu et François qui nous avait fait découvrir le lieu. Cette fois-là aussi on avait mangé de la soupe à l’oignon et ça avait bien plu à Miho.

Après le repas nous nous séparâmes. Yuko et Sandra se promenèrent le long de la Seine, et Reiko et moi nous filâmes au studio Chandon où il y avait un spectacle de danse suivit une performance improvisée.

L’été arriva, nous fîmes une tournée européenne (Lille, Berlin, Prague) avec Tida, une amie de Nagoya, puis j’allais au baptême de mon neveu dans le Courserans, à Moulis (passant devant les carrières de marbre qu’on trouve à l’entrée du village, je ne savais pas encore qu’un peu plus d’un mois plus tard je survolerai Istanbul, où dans l’antiquité on employa de ce marbre pour la construction de la basilique Sainte-Sophie).

Le temps passait et nous n’avions toujours pas de nouvelles de Yuko ni de Shimon, nous décidâmes de forcer le sort, Reiko contacta Yuko qui organisait des performances tous les premiers samedis du mois dans sa galerie à Jérusalem et nous proposa de faire une performance avec elle le samedi 7 septembre. Nous commençâmes alors à chercher nos billets d’avion.

En parallèle je contactais Shimon qui nous mis en contact avec un lieu à Mitzpe Ramon, le Back Stage Studio. Un midi nous fîmes une vidéo-conférence depuis notre potager de l’Observatoire. Ils étaient contents de nous accueillir…

Le billet d’avion fut pris. Départ le 3 septembre au petit matin 8 h, puis changement d’une heure à Istanbul, arrivée à Tel-Aviv à 15h00. Retours le 17 septembre départ de Tel-Aviv à 5h00 du matin (on dormirait à l’aéroport) 8h00 d’escale à Istanbul (peut-être visiterait-t-on la ville, la basilique Sainte-Sophie) puis arrivée à Paris à18h00.

C’était dans les 250€ par personne, ça m’allait, seul les 01h00 d’escale à Istanbul me faisaient un peu peur, surtout ayant appris qu’il s’agissait du nouvel aéroport d’Istanbul, immense, une ville quasiment.
Avant le départ je commençais à lire la Bible, les livres de la Genèse, de l’Exode, du Lévitique, des Nombres, et le Deutéronome pour me mettre dans le bain. En parallèle je travaillais le potager que nous avions débroussaillé à Meudon avec Mariya qui avait squatté chez nous en Août.

Un soir que nous rentrions au 6 rue de Jarente, on croisait Mr Hayem devant le bâtiment B. On lui parlait de notre voyage et projet de dormir dans le désert à la belle étoile (Nous venions d’acheter pour cela deux petits matelas pneumatiques, modèles enfant, car à notre taille et plus léger, chez Le Vieux campeur).

« -Et vous avez pensé aux serpents et aux scorpions ! »

J’avouais que nous ne nous en étions pas du tout préoccupé ! J’angoissait et je contactais Shimon qui me confirmait qu’il n’était pas dangereux de camper dans le Néguev et me proposait même de nous emmener en voiture.

Le dimanche, j’allais après la messe de 19h00 allumer un cierge dans la chapelle Saint-Joseph dans l’église Saint-Paul. Mon grand père Henri et ma grand mère Eva étaient très pieu. Mais l’église ferme bientôt et l’aumônier chargé de fermer abrège sans ménagement ma prière en soufflant sur les cierge pour les éteindre… il fallait venir plus tôt...

Finalement la date du départ arriva, après mon travail à Meudon je renonçais à finir le débroussaillage du potager et rentrais le plus vite possible. J’achetais en route une pellicule argentique pour mon vieil appareil photo, du 400 ASA couleur.

Et on finalisait dans la soirée nos deux sacs, on dînait et je fumais une dernière Kretek, ces cigarettes indonésiennes au clou de girofle que Chinatsu d’Ōsaka m’avait ramené du Japon lors de son passage à Paris quelques jours plus tôt. On s’endormait pour une courte nuit.

Mardi 3 septembre 2019

Paris

On se lève à 4h00 du matin, je n’ai pas beaucoup dormi de la nuit, excité par le départ. Je prépare dans la cafetière italienne, ce petit café que Reiko aime tant. On prend un tout-petit-déjeuner, quelques biscuits avec le café, on ferme l’électricité, vérifie qu’on n’a rien oublié, nous fermons les portes et arrimons notre chargement.

J’ai mon gros sac à dos vert Quechua, celui que j’avais acheté en 2001 pour notre voyage en Irlande avec Sylvain Gardères. Un peu abîmé, le fond est percé et Reiko dit qu’il pue, mais je l’aime bien. C’est avec lui que je suis partis au Japon la première fois en 2013, et aussi avec lui que j’ai fait mon voyage au Kirghizistan en 2005. Dedans j’ai mis les matelas gonflables, nos cadeaux pour les amis en Israël pliés dans des vêtements propres, l’enregistreur, les micros, une petite pharmacie le chargeur du Mac et le charango.

À la main j’ai la sacoche du sanshin, avec le sanshin, la guitare de voyage, des vêtements pliés pour protéger le tout.

Enfin mon sac bandoulière, avec les appareils photo (numérique et argentique), l’argent, les documents et le Mac.

Reiko à sa grande guitare dans son étui sur son dos et un petit sac à dos avec pas mal de choses qu’elle porte.

Nous sortons de l’immeuble et au même instant une étoile filante très lumineuse traverse le ciel de la cour et nous laisse émerveillés.

Nous décidons de prendre un bus de nuit, vers 5h15, qui nous amènera à Opéra où nous prendrons le Roissyval pour l’aéroport.

La nuit est fraîche, c’est le petit matin, il n’y a pas grand monde à l’arrêt de bus Saint-Paul, juste un gars un peu louche attend avec nous et ça m’énerve. Le bus finit par arriver avec du retard, mais nous avons normalement 20 minutes de battement à opéra qui devrait le combler.

Et puis, c’est le bus de nuit, le bus de ceux qui travaillent dur, tôt le matin ou qui rentrent aux aurores après une nuit de labeur. Nous, nous avons la chance de partir en voyage, on n’est pas a 20 minutes près.
À Opéra lorsque nous arrivons un Roissybus est sur le point de partir, nous traversons devant lui et il accepte de nous laisser monter en râlant juste par principe.
C’est le bus précédent celui que nous avions prévu, je suis à présent sûr que nous serons à l’heure à l’aéroport.

On mascagne un peu avec nos gros sacs mais nous finissons par nous installer confortablement.

Et c’est bien en avance qu’on arrive à l’aéroport, il est 5h45, cela a pris 45 minutes de chez moi à ici. La nuit le bus roule très bien, c’est bien le plus rapide pour venir à Charles de Gaulle.

On doit attendre un peu avant de s’enregistrer, mais ça se fait vite, puis on rejoint rapidement le quai d’embarquement ou on attend deux heures somnolent et regardant les autres voyageurs. Près de la fenêtre, une vieille dame, musulmane religieuse, lie un grand Coran avec dévotion...

Paris - Istambul

Nous montons dans l’avion, on somnole un peu avant le décollage, puis nous avons la collation, une omelette et un sandwich, avec du café.

J’ai pris des places sur le côté droit de l’avion, et c’est une chance car ça nous permet d’admirer longtemps la chaîne des alpes par le hublot.

En effet nous sommes en A321 et l’avion ne vole pas très haut, le ciel est bien dégagé. On croit reconnaître le mont blanc dans un pic plus haut que les autres, je n’en suis pas sûr mais au fond c’est bien possible.

Après les montagnes, qui durent un petit moment, on aperçoit l’adriatique au-dessus de la Croatie, puis les chaînes des Balkans du Monténégro et de la Macédoine du nord. Enfin le parc national Pirin au sud de la Bulgarie.

Nous arrivons finalement à Istanbul, survolons l’ancienne Byzance, Constantinople et nous pouvons voir par le hublot le pont sur le Bosphore. Mais je ne distingue pas Sainte Sophie.

Le nouvel aéroport d’Istanbul est loin de la ville, presque 50 km à l’est. Il est immense, quasiment une ville, en grande partie encore en construction. Il y a même une mosquée. Nous roulons longtemps après l’atterrissage, Reiko a l’impression que ça couvre la distance de l’Arc de Triomphe à Saint-Paul.

Du coup je stresse un peu pour les horaires. On descend de l’avion et on traverse l’aéroport au pas de course, à la recherche du quai d’embarquement, nous y arrivons à temps un peu essoufflé…

Il n’y avait pas de quoi, il y a un check in israélien, très consciencieux et où on prend tout son temps pour vous demander de vous déchausser, défaire vos sacs… Les femmes et les hommes sont traités séparément, mais on fait la queue ensemble.

Devant nous deux Juifs en costume orthodoxe, grand chapeau, manteau noir chemise blanche. Un ancien, et un plus jeune, un peu gêné il a de nombreux tics, il est visiblement stressé.

On me demande d’ôter mes sandales, d’ouvrir tous mes bagages, sortir mon ordinateur et appareil photo, sur lesquels on passe un chiffon étrange censé détecter les traces d’explosif.

On inspecte aussi mon sac du sanshin, les vêtements… finalement je passe et rejoint Reiko, on peut embarquer pour Tel-Aviv.

Istambul - Tel-Aviv

Nous partons pour un vol de deux heures vers la capitale d’Israël. Il y a quelques histoires concernant les places entre les deux orthodoxes de tout à l’heure, le jeune et le vieux veulent être à côté mais leurs réservations sont visiblement séparées. Et c’est une jeune hôtesse, aux cheveux roux, belle et un tantinet provocante pour un esprit rigoriste qui gère cette affaire.

Le vol jusqu’à Tel-Aviv se déroule sans problème, nous avons une petite collation, un sandwich et du fromage.

À Tel-Aviv nous devons passer un contrôle des passeports afin d’obtenir un visa touristique. Il y a grand monde, c’est un peu le chaos. Deux femmes essaient de passer devant tout le monde, choisissant une queue ou l’autre selon les opportunités. Elles sont agaçantes.
Nous passons finalement ensemble Reiko et moi. On nous remet un visa d’entrée flottant (au sens propre : il n’est pas agrafé au passeport, il faudra prendre garde à ne pas le perdre).

Nous voilà dans le hall de l’aéroport, devant le buste de Ben Gourion, nous cherchons le bus qui nous amènera à Jérusalem. Des jeunes, venus attendre un camarade, lui font fête en soufflant dans des chophars, les trompettes en corne de bélier.

On sort de l’aéroport, on cherche le bus, il y a des taxis collectifs qui proposent de nous emmener mais nous pensons que ce sera moins cher avec le bus.

Après avoir un peu hésité car nous ne trouvions pas le bus exactement recommandé par Google, nous finissons par monter dans une navette pour Jérusalem. Ce n’est pas très cher, moins de 5 €.
Tel-Aviv - Jérusalem

17h00, dans le bus entre Tel-Aviv et Jérusalem il y a deux nanas qui discutent bruyamment, et de sujets assez personnel, qui ne nous regardent guère. L’une des deux, très mal éduqué a carrément ses godasses sur le siège. À un moment le compagnon de l’une des deux, une blonde décolorée d’Amérique latine, est lui-même visiblement excédé et change carrément de place.

Un peu plus tard c’est nous qui nous déplaçons, car elles écoutent des vidéos Youtube avec le son du téléphone très fort.

Malgré cela, on profite du trajet en bus pour se reposer en admirant des paysages nouveaux pour nous.

La fatigue aidant, je me perds en méditations. C’est incroyable d’imaginer toute l’histoire de la terre sainte ! Des patriarches au roi David, à la passion du Christ, aux croisades… C’est un peu fou d’être ici.

Jérusalem

Finalement nous arrivons dans une ville poussiéreuse et bruyante. Il y a énormément de travaux autour de la station centrale, car c’est aussi la station de train et on modernise les voies ; on construit aussi de nouvelles lignes.

On descend du bus et on est un peu perdu, sans cartes et sans WIFI… on essaie de se repérer au soleil et sur les plans qui sont aux arrêts de bus. C’est à ce moment que Reiko réalise qu’elle a oublié sa casquette dans le bus.

C’était une casquette qu’on aimait bien. Reiko la portait lorsqu’elle est venu à Paris pour la première fois, et puis elle me l’avait donné lorsque nous étions partis pour Rome, après que je l’eut rejoint à Lyon. C’était notre premier voyage ensemble. Depuis elle avait pris l’habitude de la remettre de temps en temps lorsqu’elle était venue habiter chez moi, c’était devenu notre casquette à tous les deux.

On cherche le bus 66, c’est celui conseillé par Yuko (ou par Google je ne sais plus) pour se rendre au marché Mahane Yehuda, l’arrêt est sur la rue Agrippas.

C’est un peu difficile, on tourne en rond, avant de comprendre qu’il faut contourner les travaux et rejoindre le bâtiment de la gare routière, de l’autre côté de la gare de train.

Là on trouve l’arrêt 66, au soleil, Reiko détermine que c’est dans la bonne direction. Je lui fais confiance c’est elle qui gère pour cette partie du trajet.
On guette les bus, ils viennent de la direction du couchant et on doit cacher le soleil avec sa main pour ne pas être ébloui. De nombreux bus passent avant que n’arrive le 66.

Lorsque l’on monte j’entends une dame parler français, du coup je lui demande le prix du trajet jusqu’au marché. Elle ne sait pas. On demande au chauffeur, elle traduit pour nous. Il lui explique que nous devons d’abord acheter une carte, pour 5 shekels (1 shekel vaut 0,26 euros), et ensuite remplir cette carte avec deux trajets de 2 shekels chacun. En tout 9 shekels.

Finalement on arrive au marché de Mahane Yehuda. Le quartier est très animé, on se repère assez difficilement mais on finit par trouver notre route et quittant l’artère principale grouillante nous rejoignons un quartier de petites venelles et maisons anciennes en pierre, très fleuri et en grande partie piétonnier.

C’est dans ces petites rues cachées au coeur du quartier de Nachlaot que se trouve AManTo Jérusalem, le lieu tenu par Yuko.

Histoire de AManTo

AManTo est un nom inventé par Jun, qui accolé à son prénom forme son nom d’artiste : Jun Amanto. Yuko nous expliquera plus tard ( et c’est aussi écrit dans un livre que Jun a écrit et que Yuko m’offrira ) que c’est lors d’un voyage aux philippines que Jun a eu cette idée de nom. Jun avait écrit « A Man Too » dans un formulaire et l’administratrice qui l’avait lu c’était trompé et avait cru que c’était son nom et l’avait appelé « Mr Jun Amanto ».

Ensuite Jun a récupéré à Ōsaka une vieille maison de 130 ans dans l’est d’Umeda, il l’a transformé en lieu associatif, doté d’une chambre d’hôtes, d’un café mais c’est aussi un lieu où sont organisées de multiples activités sociales et d’aide aux populations. Le salon d’Amanto, où nous sommes allés avec Reiko lorsque nous revenions de notre excursion à Kyōto en mars 2018.

Il y a quelques années Yuko et Jun étaient dans la même compagnie de danse, et ont apparemment aussi résidé un certain temps dans le désert à Mitzpe Ramon, mais cette partie de l’histoire n’est pas très claire pour moi. Il semble qu’ils aient aussi étés liés à la célèbre compagnie Adama.

Ils voulurent tourner en Israël et s’installèrent à Jérusalem, là cherchant un endroit pour s’installer ils trouvèrent ce lieu dans un quartier populaire. Apparemment un vieil homme, (un rabbin ?) leur avait de façon insistante donné la direction vers ce lieu, une maison qui avait été squatté, en fait un ancien séchoir avec une citerne souterraine (Yuko nous dit que c’est un mikveh, c’est-à-dire un bain rituel) transformé en habitation.
À l’intérieur du bâtiment ils découvrent de très belles arcades d’architecture syrienne. L’endroit est à peine équipé d’eau courante, et d’électricité, il n’y a rien mais Jun voit tout de suite le potentiel, et encourage Yuko à louer le lieu et à créer une « antenne » de l’AManTo d’Ōsaka ici à Jérusalem.

Depuis de nombreux travaux ont été fait. Il y a un appartement, loué sur airBNB au second étage, puis le premier étage est le salon proprement dit, encadré par les quatre belles arches, avec une mezzanine où sont des lits loués comme dortoir. Puis en retournant vers l’entrée la cuisine derrière le bar avec un point d’eau, et sur la rue une autre chambre louée aussi.

Enfin au rez de chaussé il y a le petit appartement (une chambre avec douche encore en travaux) et un petit couloir qui mène à la cuve, aujourd’hui vide comme une sorte de grotte à l’acoustique étonnante. Yuko utilise cettea cave pour organiser des séances de méditation chaque semaine.

Et dans le salon il y a divers événements, stages, cours organisés. Durant notre séjour nous assisterons à une séance de méditation, deux soirées fabrication de sushis, un cours de calligraphie, un cours de relaxation corporelle et nous participerons à un cours de japonais en tant que professeurs.
Yuko s’engage aussi bénévolement pour aider un camp de réfugiés palestinien, situé près du checkpoint de la tombe de Rachel à Bethléem. Elle va les visiter régulièrement et vend de l’artisanat (broderie) des femmes du camp dans sa boutique.

Jérusalem - Nachlaot

Le quartier de Nachlaot où se trouve AManto s’est construit il y a 150 ans contre les murs de la vieille ville autour de quelques petits quartiers. Et AManto est au coeur d’un de ces îlots labyrinthique de petites maisons de pierre et de synagogue discrètes, il y règne une ambiance méditerranéenne piétonne, dans les venelles vertes et entretenus des gamins courent et jouent le soir du shabbat, il y a du linge aux fenêtres et beaucoup, beaucoup de chats errants. Dont « Prince » celui qui habitait déjà à AManTo avant que AmanTo ne soit.

Sur la rue AMAnTo a deux portes prises au milieu d’une luxuriance de feuille d’une très belle grenadille grimpante. Celle aux volets métalliques bleu à étoile de David du petit appartement du rez-de-chaussée, et celle, en haut d’un petit escalier, du salon du second étage aux volets peints en jaune.

Au départ nous pensions louer deux lits en « dortoir » sur la mezzanine, mais Yuko nous a finalement donné les instructions pour récupérer les clés de l’appartement du bas. Pour le moment on ne sait pas trop à quoi s’en tenir, mais dans un premier temps Reiko récupère les clés dans la boîte à code